Two Mountains
Two Mountains, 2015-2018 (sélection)
Photographies couleur, dimensions variables
Dans les montagnes de Kumano et d'Ashio, au Japon, l'intervention humaine — la culture forestière intensive, l'exploitation minière — a déclenché des processus mortifères à l'échelle du territoire, qui ont généré à la fois une fuite en avant technologique, des réponses locales et une prise de conscience écologique.
Initié alors qu'il était résident à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2017, ce travail photographique documente la fabrication et la destruction du paysage dans le Japon contemporain. Julien Guinand a concentré son travail sur deux chaînes de montagnes au Japon : les monts Kii, dans la péninsule du même nom, impactés par l'exploitation forestière et les monts Ashio, au nord de Tokyo, impactés par l'exploitation minière intensive.
Ce travail fait l'objet d'un livre publié par Hatje Cantz Verlag en avril 2021 avec des textes de l'historien de l'art Jean-François Chevrier, du philosophe Hidetaka Ishida - qui est le traducteur japonais de Michel Foucault - et du physicien Jean-Christophe Valmalette, spécialiste du Japon. Il a bénéficié du soutien de la commission mécénat de La Fondation des Artistes en 2018.
• Voir des vues de l'édition monographique Two Mountains
publiée aux éditions Hatje Cantz Verlag (Berlin) en 2021
• Lire l'intégralité de la discussion à propos de Two Mountains
avec Jean-François Chevrier, Hidetaka Ishida et Jean-Christophe Valmalette


Péninsule de Kii
Ouvrage sabō à Hongu, Tanabe ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2015.
Réalisé par deux entreprises locales de mars 2012 à décembre 2013, grâce au financement de la préfecture de Wakayama et du ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme.
Ouvrage sabō le long de la rivière Kumano, hameau de Kiwachowake, Kumano ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2015.
Ouvrage réalisé en 2011 à la suite du passage du typhon Talas par la société publique Japan Society of Erosion Control Engineering (Sabō Gakkai.)
Vue d'un ouvrage sabō à Kumanogawasho ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Vue d'un ouvrage sabō à Kumanogawasho ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
L'embouchure du fleuve Kumano, Shingū ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Vue des montagnes de la région de Koyasan depuis la route 371, qui relie au nord de la péninsule le complexe monastique de Koyasan ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Pont suspendu sur la rivière Amano ; à l'arrière-plan, une pente dénudée par un glissement de terrain en septembre 2011, à Otocho Ui, commune de Gojō, préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Ce glissement d'un pan long de 270 m, représentant 1,6 million de m3 de sédiments, a coupé la route située en contrebas, enseveli la rivière et recouvert un hameau ; sept personnes ont perdu la vie et quatre ont été portées disparues.
Moules et moulages de pièces pour des ouvrages sabō, sur une berge du fleuve Kumano à Hongūchō Hongū, commune de Tanabe ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Ouvriers des travaux publics, Hongu ; préfecture de Wakayama, 2017.
Vue du fleuve Kumano bordé de tétrapodes ; Hongu, préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Vue de Gojō, préfecture de Nara, dans le nord de la péninsule de Kii, 2017.
Au centre de l'image, une partie du pont de la ligne de chemin de fer Goshinsen, dont la construction a été interrompue, en 1959, avant la traversée du fleuve Kii, et l'entrepôt d'une entreprise de construction identifiée par l'inscription peinte sur le mur : « Kanda Construction Co., Ltd. ».
Une colline surplombant le port de Nachi, au sud de Shingū, quartier de Higashimuro ; Nachikatsuura, préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Église baptiste de Nachikatsuura ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Ouvrage sabō à Wakayama ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Ouvrage sabō à Nosegawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
Ouvrage sabō de type barrage d'écrêtage, en aval de la cascade de Nachi, vu depuis le centre de sensibilisation aux glissements de terrain, à Ichimono, Nachikatsuura ; district de Higashimuro, préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Chemin montant, Nosegawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
À l'arrière-plan, l'orée de la forêt de sugi et un ouvrage sabō.
Accès par le nord au hameau de Tsubonouchi, village de Tenkawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
Les propriétaires d'un restaurant de bord de route, Tenkawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
L'orée de la forêt de sugi depuis un jardin de Nosegawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
Un jardin à Nachikatsuura ; préfecture de Wayakama, péninsule de Kii, 2017.
Arbre à Wakayama ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.
Shinya Yamamoto prépare des plantes à cuisiner dans son restaurant à l'entrée du hameau de Tsubonouchi ; Tenkawa, préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
Un tapis à l'entrée d'un potager, Tenkawa ; préfecture de Nara, péninsule de Kii, 2017.
Cyprès, Shingū ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, 2017.


préfecture de Tochigi
La rivière Watarase arrivant à Sano ; préfecture de Tochigi, 2018.
La rivière Watarase, le centre de traitement des eaux de Kiryū et les montagnes d'Ashio au loin, vus depuis le barrage d'Ota, préfecture de Gunma, 2018. Le barrage d'Ota a été construit en 1979 sur la rivière Watarase pour fournir un approvisionnement stable en eau agricole aux 6 600 ha de rizières alentour.
Un angle du jardin entourant le château de Tsubakida, tout près du temple Unryū-ji et de la rivière Watarase ; Sano, préfecture de Tochigi, 2018.
Construit au XVIe siècle au milieu des rizières, le long de la rivière Saikawa, ce petit château entouré d'une douve est aujourd'hui en bordure de la ville de Sano. Sur la partie gauche de l'image, on distingue les rizières qui furent polluées lors de la catastrophe de la mine d'Ashio et, au loin, le bâtiment d'une société de transport.
Vue des anciennes habitations des ouvriers de la mine Furukawa depuis le temple Ryuzo-ji, avec, à l'arrière-plan, une des cheminées de la raffinerie qui était implantée sur l'autre berge de la rivière Matsuki ; Matsuki, commune d'Ashio, préfecture de
Tochigi, 2018.
Construites par la société Furukuwa il y a plus d'un siècle, ces petites maisons abritaient encore 377 personnes lors de la fermeture de la mine en 1973. Aujourd'hui, seules quelques familles continuent d'y vivre.
Le petit village de Matsuki, situé à quelques kilomètres en amont de la raffinerie, fut pendant des années si intensément exposé aux fumées toxiques (dioxyde de soufre, arsenic) et aux pluies acides que les habitants durent l'abandonner. Il fut complètement
démoli en 1902. Aujourd'hui encore, cette zone est en grande partie stérile.
Bâtiments des fonderies Furukawa à Ashio ; préfecture de Tochigi, 2018.
À l'arrière-plan, le mont Bizendate. Après la fermeture de la mine, en 1973, le groupe
Furukawa a conservé sur le site les activités de fonderie et de raffinage du cuivre.
Trompe-l'œil réalisé en 1907 par les ouvriers de la mine Furukawa, à Ashio, pour l'arrivée du nouveau président du groupe Furukawa, Toranosuke Furukawa (1887-1940), fils du fondateur, dont le prénom signifie « tigre ». Un second trompe-l'œil représentant le mont Fuji avait été réalisé au côté du tigre, en l'honneur de l'épouse du jeune homme, prénommée Fujiko. Photographie conservée au musée d'Histoire d'Ashio.
Kaoru Shimano, directeur du musée Shōzō Tanaka, et Yoko Tsuzuki, native d'Ashio et salariée de l'association de reboisement Ashiomidori (« reverdir Ashio »), devant le monument qu'ils ont érigé à la mémoire de Shōzō Tanaka (1841-1913), à Sano ; préfecture de Tochigi, 2018.
Inauguré le 6 août 2017 par Ryuji Niwata, le petit monument se trouve tout près du temple zen Unryū-ji, qui fut le siège du mouvement d'opposition à la mine de cuivre d'Ashio.
Kaoru Shimano indique à Ryoichi Nagano, vice-président de l'association de reboisement Ashiomidori (« reverdir Ashio »), l'emplacement des mines d'Ashio dans le paysage miniature qu'il a composé dans l'arrière-cour du musée Shōzō Tanaka ; Tatebayashi, préfecture de Gunma, 2018.
Site de l'affrontement du 13 février 1900 entre les mineurs d'Ashio et la police, au lieu-dit
de Kawamata (actuellement Meiwa) ; préfecture de Gunma, 2018.
Ryuji Niwata posant dans le jardin de sa maison au côté du lys sacré du Japon qui figure sur la photographie prise le lendemain de la mort de Shōzō Tanaka en septembre 1913 ; Sano, préfecture Tochigi, 2018. Ryuji Niwata est décédé le 31 janvier 2019, à l'âge de 84 ans.
Yoko Tsuzuki et ses parents ; Ashio, préfecture de Tochigi, 2018.
